Bonne lecture.
L’équipe médicale du CIEM.
Le régime méditerranéen de nouveau à la une.
Le régime méditerranéen privilégiant la consommation abondante de fruits, de légumes et d'huile d'olive à celle de viande (rouge notamment) et de produits laitiers a prouvé son efficacité dans la prévention secondaire des accidents cardiovasculaire. Une étude française avait montré, il y a quelques années, qu'un tel régime comparé à un régime normal chez des patients ayant survécu à un infarctus du myocarde réduisait de 70 % la mortalité (toutes causes confondues) de ces patients. Des auteurs espagnols viennent de publier, dans le New England Journal of Medicine, une étude randomisée comparant un régime de type méditerranéen à un simple conseil diététique de limitation des graisses chez des personnes n'ayant pas d'antécédent cardiovasculaire mais à haut risque (porteur d'un diabète de type 2 ou ayant 3 des facteurs de risque suivant : tabagisme, hypertension, LDL cholestérol élevé, HDL cholestérol abaissé, surpoids voire obésité, antécédent familial de maladie coronarienne). Au terme de 5 ans, 288 évènements cardiovasculaires sont survenus (infarctus, accident vasculaire cérébral, décès d'origine cardiaque). La réduction du risque relatif d'accident est de 30 % avec un régime méditerranéen par rapport à un seul conseil de restriction des lipides. Ces résultats méritent d'être confirmés par une plus grande série mais doivent nous faire réfléchir dès à présent à nos habitudes alimentaires quotidiennes.
Et si les troubles du sommeil favorisaient la survenue d'une insuffisance cardiaque ?
C'est ce que suggère l'étude publiée dans l'European Heart Journal par une équipe norvégienne réalisée chez plus de 50 000 participants indemnes de maladie cardiovasculaire lors de leur inclusion dans l'étude et suivis en moyenne pendant 11 ans. Durant le suivi, 1412 cas d'insuffisance cardiaque ont été observés. En ajustant les différents facteurs de risque (âge, sexe, profession, hypertension), ils ont constaté que la survenue de troubles du sommeil plus d'une fois par semaine multipliait par 3 ou 4 le risque de défaillance cardiaque. L'insomnie pourrait déclencher des réactions de stress qui affecteraient négativement la fonction cardiaque. Comme les auteurs le signalent, cette étude ne permet pas de conclure que l'insuffisance cardiaque est causée par l'insomnie, l'échantillon testé restant petit. Mais si c'était le cas, elle pourrait être prévenue en se focalisant sur l'hygiène de sommeil.
Avril 2013