Bonne lecture.
L’équipe médicale du CIEM.
L'hypertension artérielle (HTA)
La pression artérielle
La pression artérielle comporte deux valeurs : la pression artérielle maximale dite systolique et la pression artérielle minimale ou diastolique.
La pression artérielle systolique correspond au moment où le cœur se contracte (systole) et éjecte le sang dans les artères. Avant la systole suivante (le cœur se remplit, il est en diastole), la pression artérielle est minimale car une partie du sang artériel a été distribuée dans les organes : c'est la pression artérielle diastolique. La pression artérielle normale est inférieure à 140/90 mm de mercure (mmHg) ou 14/9 cmHg.
L'hypertension artérielle (HTA)
Dans 90 % des cas, l'HTA est dite « essentielle » c'est-à-dire sans cause. Les facteurs favorisant son apparition sont :
- le vieillissement par perte d'élasticité des artères ;
- une alimentation trop salée (supérieure à 6 grammes par jour) ;
- l'alcool (pour une consommation supérieure à 3 verres de vin par jour) ;
- le surpoids et notamment la graisse abdominale (le tour de taille chez l'homme doit être inférieur à 102 cm et chez la femme à 88 cm) ;
- la sédentarité ;
- le tabac.
L'HTA est le plus souvent silencieuse (asymptomatique). Parfois, elle se manifeste par des maux de tête, des saignements de nez et des acouphènes.
Elle concerne 20 % de la population adulte et atteint 40 % de la population de plus de 65 ans.
Les risques liés à l'HTA
L'HTA entraîne :
- Des accidents vasculaires cérébraux et une insuffisance rénale du fait de la pression mécanique permanente exercée sur les artères ;
- Des infarctus et une artériopathie des membres inférieurs en favorisant la survenue des plaques d'athérome ;
- Une insuffisance cardiaque en augmentant la post-charge du cœur (pression contre laquelle le cœur doit lutter à chaque systole).
Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 62 % des accidents vasculaires cérébraux sont attribués à une pression artérielle élevée.
Le diagnostic d'HTA
La pression artérielle varie au cours de la journée. Elle est plus basse pendant le sommeil et au repos et augmente avec l'activité physique, le stress...
Ainsi, l'effet « blouse blanche » désigne une élévation de la pression artérielle dans un environnement médical considéré comme stressant.
Pour éviter l'instauration d'un traitement médicamenteux inutile, la Haute Autorité de Santé (HAS) préconise en cas de pression artérielle supérieure à 140/90 mmHg lors de 3 consultations (2 mesures par consultation sur une période de 3 à 6 mois) de pratiquer des automesures à domicile.
Les appareils d'automesures les plus fiables sont les appareils avec brassard (par opposition aux appareils prenant la pression artérielle au poignet). Ils sont vendus dans les pharmacies (50 € environ).
L'automesure se fait selon « la règle des 3 » : 3 mesures de suite le matin, assis, après 5 minutes de repos et 3 mesures le soir à heure fixe vers 21 heures, 3 jours d'affilée.
En revanche, si l'HTA mesurée en consultation est sévère (chiffres tensionnels supérieurs à 180/110 mmHg), un traitement anti-hypertenseur est débuté d'emblée.
Le traitement de l'HTA
Le traitement anti-hypertenseur vise à ramener les chiffres tensionnels sous la barre des 140/90 mmHg. Il comporte des mesures hygiéno-diététiques : une perte de poids si nécessaire, une activité physique de 30 minutes par jour, une consommation modérée de sel et d'alcool ainsi que l'arrêt du tabac.
En l'absence d'amélioration après 3 mois, un traitement médicamenteux est instauré et est, dans la grande majorité des cas, maintenu à vie. Le médicament anti-hypertenseur se prend en une prise quotidienne le matin. Le renouvellement du traitement est assuré par le médecin traitant ou le cardiologue.
Ce qu'il faut retenir :
- L'HTA, le plus souvent silencieuse, est responsable de 62 % des accidents vasculaires cérébraux ;
- Le rôle primordial des automesures tensionnelles dans le diagnostic de l'HTA.
Cardiologue au CIEM