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Bienvenue Nous vous invitons à lire ici des articles clairs, concrets et efficaces, rédigés par les membres de l’équipe médicale du CIEM. Notre volonté est de vous sensibiliser à travers une information fondée sur nos compétences et notre expérience.
Bonne lecture.
L’équipe médicale du CIEM.

La reprise du sport après 50 ans :
Le point de vue du cardiologue

La reprise du sport après 50 ans est à encourager pour lutter contre les facteurs de risques cardiovasculaires et améliorer la qualité de vie. Mais avant cela, il est nécessaire de faire un point sur la stratégie à mettre en place pour éviter les accidents cardiaques.

La reprise du sport peut en effet représenter, chez certains, un danger de rupture de plaque d'athérome, responsable d'un infarctus du myocarde avec le risque de mort subite (évalué entre 1500 et 2000 personnes par an au-delà de 45 ans, soit une incidence de 1/25 000).

Avant tout, il faut stratifier le niveau de risque, qui est le plus souvent coronarien (80 %) chez cette population, en distinguant plusieurs profils de sujets :

  • le niveau du sujet : un sujet non entraîné, mais ancien sportif de haut niveau ? ou qui a toujours été sédentaire ?
  • la nature du sport : le sport repris est-il un sport de forte intensité qui sollicite davantage le cœur ?
  • la psychologie du sujet est importante (ne pas minimiser les symptômes cardiaques, situations plus fréquentes chez les anciens militaires, les traders...).
  • les facteurs de risques cardiovasculaires préexistants contrôlés ou non contrôlés (tabac, diabète, cholestérol, hypertension artérielle, antécédents familiaux, alcool, obésité, âge, apnée du sommeil, stress) et les spécificités des femmes : ménopause avant 45 ans et endométriose.
  • les pathologies cardiovasculaires préexistantes (coronaropathie, myocardiopathie, trouble du rythme) que le sport peut aggraver en fonction de l'intensité du sport.

Par conséquent, il est indispensable de consulter un cardiologue avant la reprise du sport :

  • Interrogatoire exhaustif qui traque les risques de rupture de plaque :
    • Outre les facteurs de risques cardiovasculaires préexistants, il est essentiel de prendre en compte les antécédents familiaux de mort subite, et les symptômes d'effort : dyspnée, douleurs thoraciques, palpitations transitoires, malaises, signal anormal du cardiofréquencemètre, perte de performances inhabituelles,
    • La prise médicamenteuse : les anti-inflammatoires, les dopants éventuels, les psychotropes peuvent induire des troubles du rythme.
  • L'examen clinique qui dépiste un souffle cardiaque, un rythme cardiaque irrégulier et évalue l'obésité abdominale.
  • L'électrocardiogramme qui est l'examen indispensable pour éliminer les cardiopathies graves voire létales, et qui sera réalisé chez un cardiologue à chaque consultation (il dépiste 90 % des myocardiopathies et aboutit, en cas d'anomalie, à réaliser une échographie cardiaque).
  • Le test d'effort qui sera obligatoirement proposé en cas de sport de haute intensité, de 2 facteurs de risque cardiovasculaire ou de tabac actif, d'un électrocardiogramme anormal, d'une reprise du sport après une interruption prolongée, et d'un sujet âgé de plus de 45 ans. En pratique, il devrait être proposé à tout individu voulant reprendre le sport après 50 ans, même s'il est difficile à proposer à l'ensemble de la population. Un test d'effort ne peut pas éliminer à 100% des plaques instables coronaires, mais peut faire prescrire un score calcique ou un coro-scanner, en cas d'anomalie. Le test d'effort a une valeur pronostic et il est rassurant pour les niveaux d'effort élevés. A noter que le test d'effort ne doit pas être arrêté à une fréquence cardiaque égale à « 220 - l'âge » battements par minute, mais pour cause d'épuisement musculaire pour se rapprocher des conditions de terrain.

Le rôle fondamental d'information du cardiologue, les règles d'or du sport :

  • S'hydrater avec 3 à 4 gorgées d'eau toutes les 30 minutes d'exercice, à l'entraînement comme en compétition.
  • S'échauffer et récupérer 10 minutes avant et après les activités sportives.
  • Ne pas minimiser les symptômes d'effort : douleurs, palpitations et malaise.
  • Faire attention aux risques extérieurs potentiels : grand froid, forte chaleur et pic de pollution.
  • Eviter le tabac 2h avant et 2h après la pratique du sport.
  • Avoir des partenaires de sport de même niveau.
  • Proscrire les substances dopantes et l'automédication.
  • Ne pas faire de sport lors d'un épisode de fièvre, ni dans les 8 jours qui suivent un épisode grippal (fièvre, courbatures).
  • Faire un bilan cardiovasculaire après 45 ans. Le cardiologue évaluera, pour chaque individu, le sport le plus adapté, compte-tenu de ses antécédents et de son état de forme.

Les réponses cardiovasculaires à l'exercice musculaire se modifient de façon nette après 50 ans. Par conséquent, la pratique sportive intense ou en compétition ne doit pas être systématiquement interdite mais pas non plus encouragée. Par contre, la pratique sportive régulière modérée (pouvoir encore parler pendant l'activité sportive) doit toujours être encouragée, compte-tenu de ses bénéfices pour la santé.

Docteur Olivier JOBARD - Cardiologue au CIEM
Docteur Olivier JOBARD
Cardiologue au CIEM
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