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Bienvenue Nous vous invitons à lire ici des articles clairs, concrets et efficaces, rédigés par les membres de l’équipe médicale du CIEM. Notre volonté est de vous sensibiliser à travers une information fondée sur nos compétences et notre expérience.
Bonne lecture.
L’équipe médicale du CIEM.

Ménopause : quelle prise en charge en 2019 ?

La ménopause est définie cliniquement par l'absence de règles pendant un an et correspond à l'arrêt de fonctionnement des ovaires. Elle survient en moyenne à 50 ans. Les symptômes sont la conséquence de la carence en œstrogènes normalement sécrétés par les ovaires.

Le traitement de la ménopause comprend 3 axes :

  • Les mesures hygiéno-diététiques sont basées sur l'arrêt du tabac et une consommation limitée d'alcool. L'alimentation doit être équilibrée, pauvre en sucres rapides et en graisses. Les fruits et légumes sont recommandés (2/jour). Le calcium peut être apporté par la consommation quotidienne de 3 produits laitiers, ou par de l'eau minérale (Contrex, Hépar) et certains aliments riches en calcium. La vitamine D est synthétisée par l'organisme, à condition de s'exposer au soleil au moins 10 minutes par jour entre 11h et 15h. Le cas échéant, un apport trimestriel de 100 000 UI de vitamine D est suffisant, surtout en hiver.
  • Une activité physique régulière maintient la masse musculaire et contribue à contrebalancer le syndrome métabolique responsable des maladies cardiovasculaires et de la prise de poids et ralentit l'apparition d'ostéoporose. Deux heures d'activité sportive hebdomadaire ou 45 minutes de marche rapide 3 à 4 fois par semaine sont un minimum.
  • Le traitement hormonal de la ménopause (THM), administré pour pallier cette carence, repose sur l'administration d'estradiol (œstrogène naturel) associé à de la progestérone naturelle. Au début des années 2000, des études américaines ont semé le doute sur l'innocuité de ces traitements. Rapidement, il est apparu des biais majeurs dans ces études, tant dans la nature des molécules utilisées, que sur les caractéristiques de la population de femmes étudiées et le délai de mise en route du traitement après le début de la ménopause.

Les autorités de santé internationales et françaises ont donc réévalué l'intérêt de ce traitement et confirmé son utilité et son bénéfice, à condition de tenir compte du terrain de chaque patiente et de réévaluer régulièrement son indication. S'il reste contre indiqué pour certaines patientes, notamment celles qui ont eu un cancer du sein, les bénéfices thérapeutiques du THM sont aujourd'hui bien connus et démontrés : correction des symptômes de la carence œstrogénique permettant une disparition des bouffées de chaleur, réduction du risque cardiovasculaire, prévention de la perte osseuse...

Le traitement doit être instauré dès la ménopause et idéalement dans les 5 années qui suivent. L'application d'œstrogène par voie percutanée ou transdermique (gel appliqué sur la peau) annule le risque thrombo-embolique veineux et le risque d'accident vasculaire cérébral qui existent lorsque le traitement est administré par voie orale. La durée moyenne de prescription est de 2 ou 3 ans selon l'amélioration des symptômes, avec une adaptation de la dose minimale efficace qui peut varier avec le temps. Pour chaque patiente, une réévaluation de la balance bénéfice/risque doit être faite annuellement et une prolongation du traitement est souvent envisagée.

Un article paru dans « Le Monde » en Août 2019 a de nouveau jeté l'opprobre sur le traitement, titrant : « Cancer du sein : les traitements hormonaux pour la ménopause augmentent le risque ». En reprenant l'étude princeps citée par le quotidien et tirée de la revue scientifique « The Lancet », il apparaît que le surrisque de cancer du sein pour les femmes traitées pendant 5 ans passe de 6 à 8 %. Ce risque est faible et cet article ne fait pas état des bénéfices incontestables sur les autres organes et la qualité de vie d'un THM adapté.

Certains traitements symptomatiques (à base de plantes, de béta alanine, de sérotonine...) ont un effet bénéfique bien que moindre que le THM sur la disparition des bouffées de chaleur, lorsque les patientes ne souhaitent pas prendre d'hormones ou lorsque le THM leur est contre indiqué.

Enfin, des traitements locaux à base de crèmes ou d'ovules composés d'hormones ou non, améliorent le syndrome génito-urinaire, responsable de sécheresse vaginale, de troubles sexuels et de fuites urinaires.

La ménopause et les symptômes qui en découlent peuvent être pris en charge de façon très favorable, améliorant non seulement les risques inhérents à la carence hormonale (cardiovasculaires, osseux...) mais aussi, et surtout, la qualité de vie des femmes.

Dr Véronique CAYOL - Gynécologue au CIEM
Dr Véronique CAYOL
Gynécologue au CIEM
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