Bienvenue Nous vous invitons à lire ici des articles clairs, concrets et efficaces, rédigés par les membres de l’équipe médicale du CIEM. Notre volonté est de vous sensibiliser à travers une information fondée sur nos compétences et notre expérience.
Bonne lecture.
L’équipe médicale du CIEM.

Prévention du Burn Out

La prévention primaire, dont l'objectif est de réduire l'apparition de nouveaux Burn Out, est basée sur la recherche de facteurs de risque. Celle-ci commence par l'analyse des conditions de travail.

Cette analyse repose sur une démarche structurée et coordonnée par le médecin du travail. Il conviendra d'avoir une vigilance sur :

L'intensité et l'organisation du travail : une charge professionnelle trop importante, une imprécision des tâches ou des attentes, des objectifs irréalistes ; une sollicitation non contrôlée (facilitée par l'hyperconnection) entraînant une suractivité ; des changements permanents (de poste, de bureaux, de logiciel, une mobilité très flexible et imposée) : ces changements fréquents créent une « précarité » subjective et demandent beaucoup d'énergie au sujet pour reconquérir sa maîtrise.
Des moyens techniques, matériels, humains qui seraient insuffisants.
Une trop faible autonomie des sujets, notamment dans les décisions l'affectant directement ; une marge de manœuvre réduite.
Des relations professionnelles fragilisées par un manque de collectif fort, un management intermédiaire inexistant ; un management délétère ; des conflits interpersonnels non pris en compte.
Des conflits de valeurs dans la sphère professionnelle.
Une insécurité de l'emploi, une précarisation des postes.

La prévention secondaire :

son objectif est de diminuer la prévalence du Burn Out dans une population. Ce stade recouvre les actes destinés à agir au tout début de l'apparition du trouble ou de la pathologie afin de s'opposer à son évolution ou encore pour faire disparaître les facteurs de risque :

En évaluant la population touchée dans une entreprise, grâce à l'action des services de santé, à l'Inspection du Travail (incitation, conseils).
En étant attentif aux signaux faibles déjà présents (le Burn Out évolue à bas bruit et n'empêche pas pendant longtemps le sujet de travailler ou l'entreprise à fonctionner) : rôle des outils de mesure, comme les questionnaires évaluant l'épuisement professionnel, qui ont leurs limites mais l'avantage de montrer que l'on pose un regard attentif sur le mal être ou les besoins éventuels ; s'interroger face à un absentéisme ou un présentéisme important, un turn-over inhabituel, des inaptitudes ou maladies professionnelles fréquentes ; une dégradation des relations sociales.

Sur le plan personnel, en aidant le sujet à parler de son vécu, en le sortant d'une « épreuve solitaire », d'une situation ressentie comme « une défaillance personnelle », en retrouvant le destin commun d'une entreprise auquel chacun appartient.
En s'attachant au professionnalisme de chaque salarié : la force du sujet est dans sa capacité à faire ce qu'il sait faire, c'est un pouvoir d'être compétent et d'être évalué en conséquence.

On évitera l'empiétement du temps de travail sur le temps personnel, même à travers les temps festifs qui prolongeraient trop souvent les journées, des actions d'hygiène de vie (cours de yoga, salles de massage, ...), une facilitation du quotidien proposée (le pressing ou la garde d'enfants) : on ne vit pas le « travail au quotidien » et sans limites horaires raisonnables. Les temps de congés devront être aux mieux respectés dans leur durée. On insistera sur le maintien de hobbies, la pratique du sport.

Dr Violaine Gonon
Médecin interniste au CIEM

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