Bonne lecture.
L’équipe médicale du CIEM.
Le CIEM « écolo »
Bien que n'étant encore que du domaine des recommandations, les directives européennes en matière d'environnement commencent à se préciser et indubitablement seront assez rapidement du domaine de l'application. Parmi ces directives, deux paragraphes concernent le CIEM de plus près qu'on peut le croire et particulièrement le service d'imagerie. La première de ces préoccupations concerne l'irradiation induite au cours des examens radiologiques dont bénéficient les adhérents du CIEM. Cette irradiation est toute relative et quelques points se doivent d'être précisés. Nous baignons naturellement dans un monde de rayonnements, depuis les rayonnements magnétiques de radiodiffusion, de télévision, de téléphonie jusqu'aux rayonnements ionisants naturels ou induits par l'homme. Cette irradiation naturelle fait partie de notre quotidien, associant l'irradiation cosmique, l'irradiation terrestre et l'irradiation interne et les quelques exemples qui vont suivre sont assez évocateurs pour prouver qu'elle n'est pas négligeable. L'irradiation cosmique, venant de l'espace est atténuée par l'atmosphère. Elle vaut ainsi 0.35 mSv/an au niveau du sol, mais elle croît rapidement avec l'altitude passant ainsi à 1m Sv/an à 2 000 m. Un voyage Paris - New York représente 0.6 mSv et une semaine de ski à 1 500 m induit une irradiation supplémentaire de 5 µSv. L'irradiation terrestre provenant des éléments naturellement radioactifs est responsable d'une irradiation de 0.4 mSv par an. Certaines régions de France fournissent une dose 5 à 10 fois plus importante (les côtes bretonnes et le massif central en France sont responsables d'une irradiation de 1 mSv/an mais certaines régions du Brésil de 10 mSv /an). L'irradiation interne est essentiellement d'origine alimentaire et serait responsable d'une irradiation inférieure à 0.2 mSv. Malheureusement, à cette irradiation naturelle, incontournable vient s'ajouter l'irradiation artificielle.
Presque anecdotique en ce qui concerne les écrans TV et informatiques (heureusement de plus en plus remplacés par des écrans non irradiants type LCD ou Plasma) ou en ce qui concerne les cadrans de montres (0.01 mSv), les irradiations du domaine nucléaire, militaire ou civil, sont un peu plus précises (0.05 mSv au voisinage de la Hague).
Au total, la dose naturelle est proche de 1.2 à 2 mSv/an (soit 3 µSv/jour). Enfin, la dernière source d'irradiation est l'irradiation médicale. Cette irradiation est de l'ordre de 0.5 à 1 mSv/an en moyenne sur la population. Rien dans tout cela n'est alarmant lorsque l'on sait que les doses annuelles fixées par les textes de radioprotection sont de 20 mSv/an par individu.
La deuxième des préoccupations est la pollution chimique. Il y a encore peu de temps les effluents de traitement des films de radiologie pouvaient être impunément rejetés à l'égout. Ils le sont encore aujourd'hui dans certaines conditions. Le CIEM se devait non seulement de réagir mais aussi de prendre les devants. Depuis quelques mois le CIEM s'est donc doté des nouvelles techniques d'imagerie, associant une technique nettement moins irradiante, faisant appel aux écrans radio luminescents à mémoire et un système de reproduction d'image sans aucun rejet, utilisant les systèmes laser à sec. Ainsi, lors d'une radiographie pulmonaire, la dose reçue aux organes sensibles (ovaires pour la femme et testicules pour l'homme) est-elle de 0.03 mSv soit... une semaine aux sports d'hiver et cela sans aucun rejet nocif.
Ecolo... Vous avez dit écolo ?
*SV : Severt, unité d'irradiation.
Directeur du service Imagerie du CIEM