Bonne lecture.
L’équipe médicale du CIEM.
Dépistage du cancer du côlon
Près de 37 000 nouveaux cas de cancer du côlon sont diagnostiqués chaque année en France, ce qui le situe au premier rang des cancers avec celui du sein (42 000 cas/an), de la prostate (29 000 cas/an) et du poumon (27 000 cas/an).
Malgré les progrès thérapeutiques récents, c'est un cancer qui reste grave puisqu'actuellement on ne sait guérir qu'un cancer du côlon sur deux. En revanche, lorsqu'il est diagnostiqué tôt, localisé à la paroi, l'exérèse du cancer au cours d'une intervention chirurgicale permet de guérir le patient.
En termes de prévention primaire, les recommandations alimentaires se limitent à des conseils d'hygiène générale : augmentation de la consommation de légumes, réduction globale des apports caloriques et augmentation de l'activité physique. Le tabac aurait également un effet néfaste.
Ce cancer évolue très longtemps sans entraîner de symptômes cliniques. Plus évolué, il peut se manifester par des douleurs abdominales, des troubles du transit intestinal, une anémie, la présence de sang rouge dans les selles, mais également par des besoins impérieux ou l'émission de glaires sanglantes.
Le cancer du côlon est le plus souvent précédé d'une petite excroissance bénigne qu'on appelle le polype. Si on sait détecter et enlever ce polype par voie endoscopique, on empêchera le cancer d'apparaître.
Le dépistage collectif du cancer du côlon est possible par la recherche de saignement occulte (non visible à l'œil nu) dans les selles, dans le cadre de campagnes de dépistage collectif. Le ministère de la santé recommande la réalisation d'un tel test tous les deux ans à partir de 50 ans. Au CIEM ce test vous sera proposé à chaque bilan, à partir de 45 ans sauf si vous avez déjà bénéficié d'un dépistage par coloscopie ou que vous faites partie d'une population à haut risque.
En effet on distingue trois groupes de population selon le risque statistique. Quelques individus porteurs de maladie génétique ont un risque très élevé de cancer colique : dans ces familles un individu sur deux peut être atteint.
C'est très rare, moins de 3 % des cancers du côlon. Viennent ensuite des sujets qui ont des risques un peu plus élevés essentiellement parce qu'ils ont eu un parent du premier degré (père, mère, frère ou soeur) atteint, surtout s'il a été atteint avant 45 ans (le risque est multiplié par 5) ou 65 ans (risque multiplié par 3) ou s'il a deux parents atteints. Dans ces cas, le risque est suffisamment élevé pour justifier un dépistage systématique par coloscopie. Mais la plus grande partie de la population n'appartient pas à ces groupes de risques élevés. Ainsi près 85 % des cas de cancer colique surviennent chez des individus n'ayant pas de facteur de risque et le seul moyen de faire évoluer les choses c'est le dépistage de masse qui s'adresse à toute la population âgée de 50 à 74 ans qui est proposé par les associations départementales de dépistage des cancers et par le CIEM à partir de 45 ans.
A titre individuel, le dépistage des polypes et du cancer colique peut être discuté avec votre médecin traitant ou avec un gastro-entérologue qui réalisera alors une coloscopie. Il s'agit de l'examen de référence en la matière, le plus efficace et le mieux évalué. La coloscopie permet de détecter les polypes et surtout de les retirer aussitôt. Une courte anesthésie est nécessaire ainsi qu'une préparation intestinale laxative. Un film très didactique expliquant l'intérêt et les conditions de réalisation de la coloscopie est disponible sur le site de la Société Française d'Endoscopie digestive (http://www.sfed.org/Actualites-Patients/La-coloscopie-expliquee-sous-forme-d-uncourt-film-pour-mieux-apprehender-cetexamen.html). Les complications de cet examen sont très rares (environ 1 sur 2 000). D'autres méthodes d'explorations existent. La coloscopie virtuelle est réservée aux échecs de la coloscopie et ne permet pas l'ablation des polypes. Quant à la vidéocapsule colique, elle ne permet pas non plus l'ablation de polype et est encore en cours d'évaluation. Ainsi la coloscopie reste-t- elle aujourd'hui l'examen de référence dans le dépistage du cancer colorectal.
Médecin au CIEM