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Bienvenue Nous vous invitons à lire ici des articles clairs, concrets et efficaces, rédigés par les membres de l’équipe médicale du CIEM. Notre volonté est de vous sensibiliser à travers une information fondée sur nos compétences et notre expérience.
Bonne lecture.
L’équipe médicale du CIEM.

Pourquoi le Ministère de la Santé préconise-t-il le dépistage généralisé du VIH ?

Déjà trente ans !

Les premiers cas de SIDA (syndrome d'immuno-déficit acquis) étaient rapportés en 1981. Le VIH (virus de l'immunodéficience humaine), l'agent infectieux à l'origine de ce syndrome était découvert par une équipe française en 1983, permettant l'élaboration d'un test de dépistage sérologique par prise de sang dès 1985.

Le test de dépistage : bénéfice individuel et collectif

Dans les premières années de l'épidémie, être séropositif correspondait presque toujours à une annonce de mort en l'absence de traitement. Depuis 1996, les traitements anti-viraux dirigés contre le VIH n'ont cessé de s'améliorer et se diversifier. On dispose aujourd'hui de 25 molécules actives qui permettent de bloquer la multiplication du VIH.
En conséquence le traitement anti-viral permet d'éviter l'apparition d'un déficit des défenses immunitaires et empêche la survenue des manifestations cliniques désastreuses caractérisant le SIDA.

Les modes de transmission du VIH

Transmission sanguine
Toxicomanie intra-veineuse, transfusion non sécurisée (en France jusqu'en 1990, encore actuellement dans les pays en voie de développement).

Transmission materno-fœtale
Pendant la grossesse, la naissance et par l'allaitement. Transmission sexuelle rapports vaginaux, anaux, et fellation « réceptive ».

Pour bénéficier d'un traitement précoce, encore faut-il se savoir infecté(e). Or on estime qu'en France aujourd'hui, il y a environ 150 000 personnes infectées par le VIH : 100 000 dépistées et prises en charge médicalement, et 50 000 personnes ignorant qu'elles sont infectées.
Le nombre de personnes découvrant leur infection reste stable autour de 7 000 cas par an, et environ un tiers de ces personnes sont dépistées à un stade tardif où la mortalité reste élevée. Ne pas se savoir infecté(e) a deux conséquences néfastes : ne pas accéder aux soins pour soi-même, continuer à transmettre le virus.

Il est clairement établi que les personnes connaissant leur infection modifient leur comportement sexuel et, en règle générale, protègent leur(s) partenaire(s) pour limiter le risque de contamination.

De plus il est maintenant démontré que les personnes séropositives traitées efficacement ne sont pratiquement plus contaminantes, même en l'absence de préservatifs. C'est le bénéfice sociétal des traitements anti-viraux.

Quand faire un test de dépistage ?

Si l'on suit les recommandations récentes du Ministère de la Santé, au moins une fois dans sa vie entre 17 et 75 ans, toujours après avoir exprimé son consentement, en se saisissant de toute occasion de prise de sang : bilan pré-opératoire, suivi gynécologique, bilan pré-nuptial...
Il s'agit donc de déstigmatiser l'infection par le VIH auprès de la population et des professionnels de santé. Ce dépistage en population générale a pour but d'effectuer une sorte de « rattrapage » et de toucher des personnes qui ne s'imaginent pas être « à risque ».

Au CIEM, la sérologie VIH est systématiquement proposée et ne sera réalisée qu'avec votre accord.

Si l'on a « pris un risque », c'est-à-dire un rapport sexuel sans préservatif avec un(e) partenaire inconnu(e), la sérologie doit être faite 6 semaines après l'exposition, et non plus 3 mois car les tests actuels sont plus sensibles. Si celle-ci est négative, cela signifie que l'on ne s'est pas infecté(e).Pour information, dans les 48 heures suivant un rapport sexuel non protégé, il est possible d'accéder dans tous les services d'urgence à un traitement anti-viral post-exposition de quatre semaines, qui réduit le risque de transmission d'environ 80 %.

En résumé, l'objectif de la nouvelle décennie est de banaliser le test de dépistage du VIH pour que chacun prenne conscience qu'il peut être concerné. Le dépistage et le traitement anti-viral font maintenant partie des outils de prévention.

Dr Marina KARMOCHKINE
Dr Marina KARMOCHKINE
Interniste au CIEM
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