Bonne lecture.
L’équipe médicale du CIEM.
Tout ce que vous avez voulu savoir sur l'IRRADIATION sans oser le demander
1ère partie : Radioactivité et Irradiation
Les récents évènements survenus au Japon ont entretenu une confusion entre Radioactivité et Irradiation. La première reflète l'instabilité atomique d'un corps et la seconde son effet sur les structures environnantes et donc... sur l'homme.
La dose absorbée donne une mesure de la quantité de radiation absorbée par la matière ; elle se mesure en Gray (Gy). Un Gray = 1 Joule absorbé par kilogramme de matière. La dose équivalente permet de prendre en compte l'effet des différents types de radioactivité sur les tissus vivants. Elle se mesure en Sievert (Sv) ; c'est en fait la dose absorbée multipliée par un facteur de pondération du rayonnement.
Un Sievert représente une dose très élevée et on parle généralement de milli Sievert (1 mSv = 10-3 Sv). La dose efficace permet de prendre en compte le type de tissus soumis à la radiation. Elle se mesure aussi en Sievert. C'est la dose équivalente multipliée par un facteur de pondération tissulaire.
Ce facteur de pondération, en ce qui concerne les rayons X (utilisés en radiographie) est de 1 (1 Gray = 1 Sievert). Le Sievert est une unité de mesure du rayonnement absorbé par un organisme vivant. Ramené à une heure, c'est-à-dire en divisant par 365 puis par 24, on arrive à un maximum de 0,114.
Il s'agit là d'un chiffre concernant la radioactivité artificielle. C'est-à-dire celle qui viendrait s'ajouter à la radioactivité naturelle. L'irradiation naturelle représente 1.10-3 Sievert provenant de l'irradiation terrestre, cosmique et corporelle ; le corps humain contient du Potassium 40 responsable à lui seul de 0,4.10-3 Sievert.
L'irradiation liée au développement des techniques (écran cathodique, montre, etc.) et à l'irradiation médicale représente au minimum 1.10-3 Sievert supplémentaire par an. Le seuil admissible pour le public est de 5 x 10-3 Sievert et pour les travailleurs exposés de 5 x 10-2 Sievert.
Ordres de grandeurs moyen pour la France | |||
Radioactivité | Origine | Dose (en mSv/an) |
% |
Naturelle | 2.45 | 70 | |
Tellurique | 0.42 | 12 | |
Cosmique | 0.37 | 10.5 | |
Radon | 1.3 | 37 | |
Interne | 0.37 | 10.5 | |
Artificielle | 1.05 | 30 | |
Médecine | 1 | 28.5 | |
Industries | 0.035 | 1 | |
Nucléaire Civil | 0.004 | 0.1 | |
Nucléaire Militaire | 0.01 | 0.4 |
Les atomes radioactifs à l'origine de la radioactivité naturelle sont présents dans les roches de l'écorce terrestre depuis la formation de la Terre ou bien formés en permanence à partir du rayonnement cosmique. On trouve dans la première catégorie, l'uranium, le thorium, leurs descendants dont le radon qui passe dans l'atmosphère, et le potassium 40.
Le rayonnement cosmique produit principalement du carbone 14 qui passe dans la végétation. Les rayons cosmiques et le rayonnement des roches sont à l'origine d'une exposition externe pour l'homme, alors que les radioéléments inhalés dans l'air ou ingérés par l'eau et les aliments, causent une exposition interne.
Nous sommes bombardés en permanence par des particules du rayonnement cosmique dont des centaines nous traversent à chaque seconde.
Des roches comme le granit contiennent des traces d'uranium légèrement radioactif. S'asseoir sur un bloc de granit ou passer à proximité, c'est s'exposer aux rayons gamma émis par l'uranium tellurique.
A travers notre alimentation ou en respirant, nous assimilons des éléments radioactifs qui ont été produits par les rayonnements cosmiques ou qui sont contemporains de la formation du système solaire.
Nous sommes nous-mêmes radioactifs ! Huit mille atomes de potassium-40 et de carbone-14 se désintègrent par seconde dans notre corps.
La principale source de radioactivité naturelle est un gaz rare, le radon, issu de la chaîne de désintégrations de l'uranium. Il faut cependant souligner qu'une exposition de 2,4 mSv représente une dose faible.
Dans certaines parties de l'Inde, de la Chine ou du Brésil, l'exposition naturelle atteint 10, voire 50 milli Sieverts par an (20 fois la moyenne française).
Le fait que les organismes vivants s'en soient accommodés, se développant sans encombres depuis des millions d'années même dans ces zones surexposées, suggère que les doses de radioactivité de quelques milli Sieverts sont effectivement inoffensives.
Radiologue au CIEM