Bonne lecture.
L’équipe médicale du CIEM.
Valeurs de références en biologie médicale : une information clé pour l'interprétation des résultats
Un résultat de dosage de laboratoire ne peut être interprété par les médecins, et par nos adhérents eux-mêmes, qu'associé à des valeurs de références, autrefois appelées valeurs normales.
Ces valeurs de références sont classiquement calculées par de grandes cohortes scientifiques qui mesurent le paramètre considéré chez un grand nombre de personnes en bonne santé, représentant si possible un échantillon important et représentatif de la population d'une zone géographique donnée. On calcule alors un intervalle de référence qui représente 95 % de la population, éventuellement après avoir éliminé les valeurs extrêmes.
Le principe de ce calcul implique que 2,5 % des valeurs basses et 2,5 % des valeurs élevées sont identifiées à tort comme anormales, ce qui est loin d'être négligeable : statistiquement, un bilan biologique effectué au CIEM (environ 60 dosages) chez une personne sans aucune pathologie a moins d'une chance sur 20 que tous les paramètres soient situés dans les valeurs de références ainsi calculées, ce qui souligne l'importance de l'interprétation par un médecin des examens de laboratoire.
Le principe de ce calcul implique que 2,5 % des valeurs basses et 2,5 % des valeurs élevées sont identifiées à tort comme anormales, ce qui est loin d'être négligeable.
Plusieurs sous-types de population peuvent par ailleurs se révéler lors de l'étude (les valeurs de références peuvent varier en fonction de l'âge, du sexe, du mode de vie...). Un exemple typique est celui des folates (vitamine B9) : les valeurs de références sont 2 fois plus élevées aux Etats-Unis qu'en Europe en raison de la supplémentation en folates des aliments.
D'autres difficultés se rencontrent avec les paramètres pour lesquels les résultats, et donc les valeurs de références, dépendent de la technique utilisée. Il faut alors se référer aux études effectuées par le fabricant du réactif, forcément plus limitées au niveau de la taille de l'échantillon de population.
Dans les cas extrêmes, les valeurs de références peuvent être calculées in situ, par chaque laboratoire par rapport à sa population de référence. Cette solution n'est pas appliquée au CIEM car notre recrutement très particulier (majorité d'hommes caucasiens de 40 à 60 ans) fausserait l'interprétation des résultats pour la population n'appartenant pas à cette majorité.
La deuxième possibilité pour déterminer les valeurs de références est de déterminer une ou des valeurs seuils à partir desquelles on constate des effets délétères pour la santé. L'exemple du LDL Cholestérol (l'ennemi des artères) est caractéristique : on définit plusieurs valeurs seuils qui constituent des valeurs maximales souhaitables en fonction du nombre de facteurs de risques existants (âge, sexe, diabète, hypertension artérielle, antécédents familiaux, tabagisme...).
La valeur seuil classique est de 1,6 g/l mais descend par exemple à 1,0 g/l pour un patient à haut risque cardiovasculaire. Ces valeurs seuils, définies grâce à des études épidémiologiques, permettent une interprétation plus précise des résultats car elles correspondent à un besoin clinique de prise en charge et non plus à une pseudo normalité. Leur détermination nécessite cependant une homogénéisation des différentes techniques de dosages, ce qui n'est pas encore le cas pour toutes les analyses de biologie médicale.
Directeur du Laboratoire