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Bienvenue Nous vous invitons à lire ici des articles clairs, concrets et efficaces, rédigés par les membres de l’équipe médicale du CIEM. Notre volonté est de vous sensibiliser à travers une information fondée sur nos compétences et notre expérience.
Bonne lecture.
L’équipe médicale du CIEM.

Comment évaluer sa consommation d'alcool ?

Depuis les années 1950, l'alcoolisme est considéré comme une maladie, et depuis les années 1970, on sait que l'alcoolisme est une maladie du cerveau : la dopamine et des récepteurs aux opioïdes sont en jeu dans la dépendance à l'alcool ; l'alcool a une action sur le système de récompense activé via l'effet plaisir ou récréatif.

L'alcool est responsable de 50 000 décès annuels en France dus à des cancers, des maladies cardiovasculaires (hypertension dont le niveau est dose-dépendant, syndrome métabolique, accident vasculaire cérébral, infarctus, troubles du rythme), des cirrhoses et des troubles mentaux. L'alcool est aussi la deuxième cause de mortalité évitable - après le tabac.

Il est important de repérer précocement une consommation excessive. Le repérage est déjà en soi une intervention susceptible d'amener à un changement favorable.

Pour les consommations régulières, il est recommandé de ne pas boire plus de 2 verres standard (ou unités d'alcool, tableau 1) par jour en moyenne pour les femmes, soit 14 verres standard par semaine ; pas plus de 3 verres standard (ou unités d'alcool) par jour en moyenne pour les hommes, soit 21 verres standard par semaine. Pour les consommations occasionnelles, il ne faut pas dépasser 4 verres standard (ou unités d'alcool) en une seule occasion. Enfin, il est recommandé à tous d'observer au moins un jour par semaine sans alcool. Ces recommandations ne sont pas des niveaux de consommation à atteindre mais des maxima à ne pas dépasser !

Tableau 1
Equivalence en teneur d'alcool (un verre d'alcool = 10 grammes d'alcool pur)

Un ballon de vin à 12° (10 cl)
= Un verre de pastis à 45° (2,5 cl)
= Un verre de whisky à 40° (2,5 cl)
= Un verre de champagne à 12° (10 cl)
= Un verre d'apéritif à 18° (7 cl)
= Un demi de bière à 5° (25 cl)

A contrario, rappelons qu'une consommation faible d'alcool quotidienne (10 grammes tous les deux jours) n'est pas dangereuse et serait peut-être même bénéfique pour la santé !
Le questionnaire FACE (Formule Approchant la Consommation d'alcool par Entretien, tableau 2) est un questionnaire d'origine française de 5 questions qui en 2 minutes permet de détecter un mésusage ou une dépendance probable : avec deux questions (de 0 à 4) pour la consommation déclarée d'alcool sur les 12 derniers mois et 3 questions sur la vie entière (0 ou 4) pour repérer l'alcoolisation à risque ou l'alcoolodépendance.

La dépendance à l'alcool s'installe souvent de manière insidieuse. Dans un premier temps, les effets euphorisants et relaxants de l'alcool sont recherchés par la personne sans qu'elle en soit toujours consciente. Elle y trouve un réconfort qui lui permet de relâcher la pression face à des difficultés. L'alcool devient ainsi une solution. À plus ou moins long terme, l'alcool prend le dessus et la personne devient dépendante. Tout d'abord, elle s'habitue à l'alcool et développe une tolérance. Cela signifie qu'elle doit boire des quantités plus importantes d'alcool pour ressentir les effets qu'elle recherche. Il vient ensuite un moment où elle ne boit plus pour ce que lui procure l'alcool mais parce que cela devient une nécessité. Elle cherche à éviter le manque (suées, tremblements, vertiges). La dépendance physique se traduit par le ressenti du manque, qui, faute d'une nouvelle prise d'alcool, peut induire un syndrome de sevrage caractérisé par une anxiété, des tremblements, des sueurs, et, dans les cas les plus graves, par une crise d'épilepsie ou un delirium tremens qui peuvent être mortels.
La dépendance psychologique à l'alcool est en lien avec la place que l'alcool a pris dans la vie de la personne qui boit, mais également avec la fonction qu'elle lui a donné. L'alcool étant devenu l'un des piliers de la vie de la personne dépendante, il lui est difficile d'envisager de vivre sans.

Lorsqu'elle arrête, elle est fragilisée par l'absence de cette béquille et elle doit affronter des difficultés que l'alcool permettait d'occulter. C'est la raison pour laquelle une personne alcoolodépendante doit le plus souvent être aidée pour réussir à arrêter. De nouvelles stratégies de prise en charge sont en train de voir le jour, associant des médicaments, des mouvements d'entraide et une psychothérapie caractérisée par le non jugement et la compréhension. Si vous pensez que votre consommation d'alcool est excessive, vous pouvez en parler à votre médecin traitant et au cours de la consultation médicale du CIEM. Vous pouvez aussi joindre Alcool Info Service (0980980930 ou alcoolinfoservice.fr).

Dr Marina KARMOCHKINE
Dr Marina KARMOCHKINE
Médecin Interne
Tableau 2 - Le Questionnaire FACE
Score 0 1 2 3 4 Score de la ligne
A quelle fréquence consommez-vous des boissons contenant de l'alcool ? jamais 1 fois/mois
ou moins
2 à 4 fois
/mois
2 à 4 fois
/semaine
> 4 fois
/semaine
 
Combien de verres standard buvez-vous les jours où vous consommez de l'acool ? 1 ou 2 3 ou 4 5 ou 6 7 à 9 > 10  
Votre entourage vous a-t-il fait des remarques au sujet de votre consommation d'alcool ? Non       Oui  
Avez-vous déjà eu besoin d'alcool le matin pour vous sentir en forme ? Non       Oui  
Vous arrive-t-il de boire et de ne plus vous souvenir de ce que vous avez dit ou fait ? Non       Oui  
Score total    
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