Bonne lecture.
L’équipe médicale du CIEM.
Conseils sanitaires aux voyageurs (1ère partie)
Diarrhée du voyageur, prophylaxie du paludisme
Les voyageurs sont fréquemment victimes de problèmes de santé, le plus souvent mineurs. La diarrhée est le plus fréquent de ces problèmes. Le risque de « décès par mois de voyage » est bas, estimé à 1 pour 100 000 mois. Les causes de mortalité en voyage sont cardiovasculaires dans la moitié des cas. Les autres causes sont les accidents de la voie publique, les noyades, les homicides et le suicide. Les infections ne rendent compte que de 1 à 3 % des décès, en grande partie évitables, grâce à des mesures simples.
Dans cette première partie sera abordée la diarrhée du voyageur et la prophylaxie du paludisme. Les vaccinations nécessaires en fonction des destinations feront l'objet de la seconde partie de cet article à paraître dans la prochaine Lettre du CIEM.
Diarrhée du voyageur et risques liés à l'alimentation
La diarrhée affecte 50 % des voyageurs après un séjour de trois semaines ! Il s'agit généralement d'un épisode aigu bénin, spontanément résolutif en un à trois jours, mais qui peut être parfois grave dû à une infection virale, bactérienne (Escherichia coli, Salmonella, Shigella, Campylobacter, Yersinia...) ou parasitaire.
La prévention repose avant tout sur les mesures d'hygiène. Se laver souvent les mains, avant les repas, avant toute manipulation d'aliments, et après passage aux toilettes. En l'absence d'eau et de savon, un gel ou une solution hydroalcoolique peut être utilisée. Ne consommer que de l'eau en bouteille capsulée (bouteille ouverte devant soi), ou rendue potable par ébullition (1 minute à gros bouillons), ou par la combinaison d'une filtration (filtre portatif ) suivie d'une désinfection. Les glaçons, les crudités, les coquillages, les plats réchauffés, les jus de fruits frais préparés de façon artisanale, les glaces doivent être évités.
Dans tous les cas, les mesures pour éviter ou corriger la déshydratation sont essentielles au traitement. Il est important de boire abondamment (liquides salés et sucrés en alternance). Les antidiarrhéiques ne sont pas recommandés en première intention chez les personnes présentant une diarrhée glairo-sanglante et/ou associée à une fièvre importante. La prise d'un antidiarrhéique antisécrétoire (Tiorfan®) peut atténuer les symptômes. L'usage d'un antidiarrhéique moteur (lopéramide) est à restreindre. Les pansements intestinaux ne sont pas indiqués dans la diarrhée. En l'absence de possibilités de consultation rapide et d'analyse des selles, une antibiothérapie empirique est indiquée dans les formes fébriles ou avec selles glairo-sanglantes (syndrome dysentérique). La préférence doit alors être donnée à une fluoroquinolone ou à l'azithromycine.
Avant votre départ, n'oubliez pas de vérifier la couverture et la validité de votre contrat d'assistance et de votre assurance maladie.
Il est également possible de s'inscrire sur l'application Ariane du Ministère des Affaires étrangères qui propose de recevoir des alertes sanitaires en temps réel.
https://pastel.diplomatie.gouv.fr/
fildariane/dyn/public/login.html)
Prophylaxie du paludisme
Pour l'année 2013, le nombre de cas de paludisme d'importation a été estimé à environ 4 100 cas pour l'ensemble de la France métropolitaine. Les pays de contamination sont principalement situés en Afrique subsaharienne. Il convient d'insister sur la nécessité d'une protection contre les piqûres de moustiques (moustiquaire imprégnée de répulsifs) associée à la chimioprophylaxie. Il est fortement recommandé de ne pas utiliser seuls les bracelets anti-insectes, les huiles essentielles (efficacité inférieure à 20 minutes), les appareils à ultrasons, la vitamine B1, l'homéopathie.
La chimioprophylaxie vise essentiellement à prévenir les risques d'infection à Plasmodium falciparum. Le choix d'une chimioprophylaxie doit tenir compte des zones visitées, classées en pays du groupe 1, 2 ou 3 selon la fréquence des résistances aux médicaments antipaludiques. Le traitement préventif est délivré sur prescription médicale. En effet seul un médecin peut décider du type de prophylaxie à envisager en fonction de la zone de voyage mais aussi des antécédents médicaux et des éventuelles interactions médicamenteuses. Il est à débuter la veille du départ, à poursuivre toute la durée du séjour et à poursuivre après le retour un nombre de jours variable selon le médicament. Toute fièvre au retour des tropiques doit être considérée a priori comme pouvant être d'origine palustre et nécessite une consultation en urgence. Pour un court séjour, inférieur à sept jours (durée minimum d'incubation du paludisme à P. falciparum) en zone de faible risque de transmission, la chimioprophylaxie n'est pas indispensable à condition de respecter scrupuleusement les règles de protection anti-moustique et d'être en mesure, durant les mois qui suivent le retour, de consulter en urgence en cas de fièvre.
TROUSSE DE VOYAGES
- paracétamol
- antibiotique (sur prescription avant le départ)
- sels de réhydratation
- antidiarrhéique
- antisécrétoire
- antiémétique
- antihistaminiques
- répulsif contre les moustiques, produit pour imprégner les vêtements,
- moustiquaire imprégnée
- antipaludique à usage préventif
- collyre antiseptique
- crème pour les brûlures
- pansements stériles et sutures adhésives
- antiseptique cutané
- dosettes de sérum physiologique
- crème écran solaire (index de protection maximal)
- bande de contention
- gel ou solution hydro-alcoolique pour l'hygiène des mains
- thermomètre incassable
- pince à épiler
- préservatifs
Sites Internet utiles :
- http://www.sante.gouv.fr
- http://www.invs.sante.fr
- http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs
Médecin au CIEM